Le récent passage des tempêtes Ciaran et Domingos, suivi des inondations dans la région Nord, a mis les experts d’assurance sous une pression accrue pour intervenir rapidement et efficacement. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, en déplacement dans le Pas-de-Calais le 20 novembre, a exhorté les assureurs à agir promptement et a demandé aux experts de tripler leur capacité d’intervention dans la région.

Face à cette demande urgente, les experts d’assurance, tout comme les assureurs, sont mobilisés pour faire face à l’afflux de dossiers. La Fédération des Sociétés d’Expertise (FSE) s’est engagée à fournir une réponse rapide et efficace à cette situation d’urgence.

Emmanuel Géli, PDG du groupe Polyexpert et secrétaire général de la FSE, souligne que les demandes de dédommagement sont considérées comme « soutenables ». Cependant, il pointe du doigt la possibilité que les acomptes versés dès le 4 décembre pour les sinistres déclarés avant le 17 novembre puissent poser des difficultés pour les particuliers, car ces fonds pourraient être consommés avant qu’ils ne soient réellement nécessaires pour les réparations.

Actuellement, le nombre de dossiers d’expertises en cours est significatif, avec 15 000 concernant les tempêtes et 4 000 liés aux inondations dans le Pas-de-Calais, selon Emmanuel Géli. La FSE a indiqué qu’à ce jour, plus de 45 000 missions ont déjà été confiées aux experts, principalement dans les régions de Bretagne, Normandie et Hauts-de-France.

Pour faire face à cette vague de dossiers, des mesures ont été prises, telles que l’ouverture d’une cellule de crise pour la gestion des ressources et le recensement des données agrégées. Les experts interviennent déjà dans les zones sinistrées afin d’évaluer les dégâts, parfois même les week-ends. Des renforts d’autres régions sont mobilisés pour répondre à cette demande exceptionnelle.

Dans le but de soulager la charge de travail, les experts peuvent recourir à l’expertise à distance (EAD) dans certaines situations. Selon le PDG de Polyexpert, cette approche représente 30 à 40 % des interventions pour les tempêtes Ciaran et Domingos, tandis que 98 % des expertises sont menées sur le terrain pour les inondations.

La situation demeure complexe, mais les acteurs du secteur s’efforcent de répondre aux exigences des pouvoirs publics tout en assurant un soutien efficace aux sinistrés.